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Les Alcènes

Les alcènes, encore appelés carbures éthyléniques ou oléfines, sont des hydrocarbures de formule générale Cn H2n . Ils appartiennent à la série aliphatique car ils ont un squelette carboné non cyclique. Ils comportent une insaturation , c’est-à-dire que deux atomes de carbone adjacents, dans l’hybridation sp2, échangent entre eux deux liaisons et, en outre, ne sont reliés chacun qu’à deux autres atomes (tri-coordination des atomes de carbone sp2). On ne les trouve pas dans la nature. Le plus anciennement connu est l’éthylène C2H4, obtenu par chauffage à 160 0C d’un mélange d’alcool éthylique et d’acide sulfurique concentré. L’éthylène a été caractérisé après qu’il eut été découvert dans le gaz des hauts fourneaux. Sa principale source est aujourd’hui le vapocraquage des pétroles où il est accompagné de ses premiers homologues: le propène ou propylène, les butènes -1 et -2 cis et trans , le méthyl-2 propène ou isobutène et le butadiène -1,3 dont il est séparé par distillation fractionnée.

L’éthylène, en Europe, remplace depuis trente-cinq ans l’acétylène comme matière première hydrocarbonée pour la chimie. Ses nombreuses réactions d’addition le placent au centre d’un ensemble de fabrications de gros tonnage d’intermédiaires fonctionnels: hydratation en éthanol, oxydation en époxyéthane (oxyde d’éthylène), source de glycol, d’éthanolamines, d’éthers et d’esters du glycol, oxydation en éthanal (acétaldéhyde), chloration et déshydrochloration en chlorure de vinyle, addition du benzène puis déshydrogénation en styrène, polymérisation en polyéthylènes. Le propylène et les butènes sont également transformés en produits intermédiaires fonctionnels. Leurs polymérisation et copolymérisation conduisent à des macromolécules douées de propriétés pratiques remarquables.

Formule générale, structure et isomérie

De formule générale Cn H2n , l’alcène contient deux hydrogènes de moins que l’alcane de même chaîne. Cela résulte de la présence, dans son enchaînement carboné, de deux atomes de carbone adjacents, hybrides sp2, tricoordinés et qui échangent entre eux deux liaisons. Aux isoméries de structure qu’ils ont en commun avec les alcanes [cf. ALCANES], les alcènes présentent deux autres modes d’isomérie: l’isomérie de position caractérisée par la place de la double liaison dans la chaîne et une stéréo-isomérie géométrique résultant de la rigidité du squelette au niveau de cette double liaison, qui entraîne la possibilité d’existence de deux enchaînements appelés cis et trans ou mieux Z pour zusammen et E pour entgegen lorsque les deux atomes de carbone doublement liés portent des substituants différents.

La structure électronique de la double liaison de l’éthylène est décrite par deux orbitales moléculaires de symétries s et p qui résultent du recouvrement longitudinal important des fonctions hybrides sp2 et de celui, latéral, des orbitales 2pz . Le plan nodal ou d’antisymétrie de la fonction contient les deux atomes de carbone et les quatre autres atomes auxquels ils sont liés (cf. figure).

Cette structure électronique impose la coplanéité des six noyaux atomiques et la rigidité du squelette des liaison s qui les unissent car il y a parallélisme des axes de révolution des deux orbitales 2pz dont le recouvrement maximal assure le partage du doublet p. Cet aspect géométrique se retrouve pour toutes les doubles liaisons homo- et hétéronucléaires et justifie l’existence d’une isomérie géométrique. Elle implique également une fragilité (polarisabilité) relative de la liaison p qui expliquera la réactivité particulière des alcènes dans les réactions d’addition ioniques et radicalaires. Elle est enfin à l’origine de l’importante anisotropie magnétique observée notamment en résonance magnétique nucléaire (R.M.N.) au niveau des doubles liaisons.

Nomenclature

La nomenclature des alcènes dérive de celle des alcanes de même squelette. La racine est la même, le suffixe ène remplace le suffixe ane . La chaîne principale est la chaîne la plus longue qui contient la double liaison, et la position de celle-ci est indiquée par le numéro de l’atome de carbone qui la porte. En cas d’isomérie géométrique, un préfixe cis (Z) ou trans (E) précise la configuration de la molécule au niveau de la double liaison. De même qu’en série saturée, les groupes résultant de l’enlèvement d’un atome d’hydrogène d’un alcène sont appelés alcényles.

Une nomenclature courante désigne certains alcènes comme des dérivés de substitution de l’éthylène (formules 1).

Préparation et modes de formation

Méthodes de réduction

L’hydrogénation ménagée des alcynes conduit aux alcènes:

– le sodium ou le lithium dans l’ammoniac liquide réduit l’hexyne-2 en hexène-2, essentiellement trans , par un processus radicalaire:

– l’hydrogène moléculaire, en présence d’un catalyseur désactivé comme le palladium colloïdal, permet l’hydrogénation du même hexyne-2 en hexène-2 essentiellement cis :

Méthodes d’élimination

Ce sont les plus simples et les plus générales.

Déshydrohalogénation

Les bases fortes telles que la potasse alcoolique réagissent, à température modérée, sur les halogénures d’alkyle selon un mécanisme bimoléculaire en éliminant une molécule d’acide halogéné (réaction 2).

Déshydratation

Les alcools tertiaires sont facilement déshydratés par un chauffage modéré en présence d’un catalyseur acide fort. Le mécanisme de cette élimination est normalement unimoléculaire E1: le catalyseur acide transforme le mauvais groupe partant HO- en bon groupe partant H2O et permet ainsi l’élimination unimoléculaire de ce groupe (cf. mécanismes RÉACTIONNELS). Le carbocation formé est rapidement déprotoné par les bases présentes dans le milieu (réaction 3).

Les alcools secondaires et primaires ne sont déshydratés que par chauffage vers 150-170 0C avec l’acide sulfurique concentré, et le mécanisme procède également par protonation de la fonction alcool, mais l’élimination du proton en a est bimoléculaire; c’est le mécanisme E2 (réactions 4). Le milieu acide nécessité par ces réactions favorise le réarrangement de l’oléfine formée, et on obtient souvent des mélanges.

Enfin, en phase gazeuse, entre 180 et 450 0C selon la classe de l’alcool, l’alumine catalyse sa déshydratation en alcène.

Désamination

Le groupement amine tertiaire est un bon groupe partant, et le chauffage de l’hydroxyde d’ammonium quaternaire conduit au départ d’eau et de l’amine tertiaire par le mécanisme E2 (réaction 5).

Éliminations intramoléculaires

Le chauffage à température élevée d’un acétate d’alkyle conduit à l’élimination d’une molécule d’acide acétique, et l’oléfine obtenue ne s’isomérise pas (réaction 6); une réaction semblable peut être réalisée sur un méthylxanthogénate d’alkyle (réaction 7).

Toutes ces méthodes d’élimination sont rarement sélectives, indépendamment des réarrangements déjà signalés des oléfines formées sous l’action des milieux acides: la régiosélectivité de ces éliminations dépend à la fois de facteurs électroniques, mais principalement de facteurs stériques liés à la taille des groupes en a du proton éliminé, à la taille du groupe partant et à celle de la base employée. En général, deux orientations sont possibles: l’une, dite de Saytzeff, conduit à l’oléfine la plus substituée; l’autre, dite de Hofmann, à la moins substituée. Une augmentation de la taille des éléments signalés plus haut induit un pourcentage plus élevé de l’oléfine la moins substituée:

Méthodes de dégradation

Les acides a, b et g-éthyléniques se décarboxylent très facilement et plus régulièrement que les acides saturés:

Certains alcools b-éthyléniques subissent par pyrolyse une décomposition en un composé carbonylé et une oléfine terminale. Un exemple industriel est fourni par la pyrolyse du ricinoléate de méthyle en heptanal et y-undécylénate de méthyle (réaction 8).

Méthodes synthétiques

L’action d’un organomagnésien mixte sur le bromure d’allyle permet la formation d’une a-oléfine, sans isomérisation:

La réaction sur un dérivé carbonylé d’un ylure de phosphonium a été découverte par G. Wittig. Celle-ci met en œuvre une phosphine, un halogénure d’alkyle primaire ou secondaire, un dérivé carbonylé et une base très forte comme le phényllithium. Le bilan de cette réaction est la soudure, par une double liaison, des deux squelettes carbonés (réaction 9).

Propriétés physiques

Les alcènes ont des températures d’ébullition voisines de celles des alcanes de même chaîne. Ce sont, dans les conditions ordinaires, des gaz de C2 à C4, des liquides à partir de C5. Leur densité à l’état liquide est légèrement supérieure à celle des alcanes mais leur réfractivité est plus élevée. Ils sont un peu plus solubles dans l’eau que les alcanes. Leurs propriétés d’absorption permettent de les distinguer facilement de ces derniers: en ultraviolet, ils absorbent dans la région 185-195 nm. En infrarouge, et surtout en diffusion Raman, ils présentent des bandes de fréquence caractéristiques: nC=C de 1 623 à 1 690 cm-1 pour les alcènes tétrasubstitués, 1 643 cm-1 pour les alcènes RRHC=CH2, 1 658 cm-1 pour les alcènes R_CH=CH_CH3 cis et 1 674 cm-1 pour leur isomère trans . Le degré de substitution de la double liaison peut ainsi être déduit de l’étude du spectre IR-Raman. La R.M.N. permet également de reconnaître la présence d’hydrogènes vinyliques, portés par un carbone éthylénique, dont le déplacement chimique est situé dans le domaine 4,6 à 5,3 ppm par rapport au tétraméthylsilane.

Propriétés chimiques

La réactivité chimique des alcènes est caractérisée par la présence, au niveau du couple d’atomes doublement liés, d’une importante densité électronique (s + p) assortie d’une polarisabilité élevée du doublet p. Elle se manifeste, de ce fait, vis-à-vis des réactifs électrophiles qui amorcent, avec les alcènes, des réactions d’addition. La possibilité de disposer, sur un carbone adjacent à la double liaison, d’une orbitale pz par départ d’un atome d’hydrogène, proton H+ ou atome neutre H., est favorisée par la conjugaison de cette orbitale avec celles (de même nature) des deux atomes doublement liés et conduit à des réactions de substitution sur cet atome en a (substitution en position allylique).

Additions

Hydrogénation

Le dihydrogène H2 s’additionne sur la double liaison des alcènes en présence de catalyseurs hétérogènes comme le platine et le palladium en phase liquide, à température ordinaire, et sous une légère pression; on utilise le nickel de Raney en phase liquide et à température ordinaire, le nickel de Sabatier, en phase vapeur et à 150 0C. L’hydrogène, adsorbé sur le catalyseur, se fixe essentiellement en cis sur l’alcène, lui-même adsorbé. La vitesse de la réaction décroît lorsque le degré de substitution de la double liaison croît. On peut tirer parti de cette propriété cinétique pour hydrogéner sélectivement les doubles liaisons les moins encombrées d’un substrat.

La même addition d’hydrogène peut être réalisée en présence de catalyseur homogène comme RhCl(PPh3)3 (Wilkinson) qui permet l’hydrogénation des doubles liaisons éthyléniques sans perturber des groupes fonctionnels réductibles comme ester, nitro, cyano, carbonyle (addition essentiellement cis ).

Hydrohalogénation

En l’absence de lumière et d’initiateurs de réactions radicalaires comme l’oxygène, les fluorure, chlorure, bromure et iodure d’hydrogène se fixent sur les alcènes à température ordinaire.

Le mécanisme de la réaction a été largement étudié; il correspond à une addition électrophile de l’hydrogène H+ suivie par une addition nucléophile de l’halogène X- sur le composé formé (réactions 10). La stéréochimie de cette addition est normalement trans du fait de la difficulté d’approche, par le nucléophile X-, de la face de la double liaison déjà occupée par le proton. L’orientation ou régiosélectivité de l’attaque, par le nucléophile X-, du complexe intermédiaire résulte de la dissymétrie de la distribution électronique de ce complexe. La densité de charge positive de ce cation est maximale au niveau de l’atome de carbone le plus substitué; c’est donc sur celui-ci que se fixe le nucléophile X-: cette règle d’orientation a été proposée, sur des bases expérimentales, par Markovnikov en 1870.

Certaines orientations d’additions, en apparente contradiction avec la règle empirique de Markovnikov, trouvent leur justification dans le fait que le carbone le plus substitué de la double liaison peut ne pas être celui sur lequel la charge cationique est la mieux stabilisée (réaction 11).

En présence d’initiateurs de réactions radicalaires comme les peroxydes et l’air ou de lumière, l’addition du bromure d’hydrogène sur les alcènes dissymétriques connaît une orientation opposée à celle de Markovnikov qui est appelée effet Kharasch: la réaction est radicalaire et l’attaque de la liaison p est le fait du radical Br., qui se porte sur l’atome de carbone le moins substitué, afin que l’intermédiaire radicalaire formé, le plus substitué, soit au maximum stabilisé:

Oxacides

Les oxacides forts (H2SO4) et les acides carboxyliques, en présence de catalyseurs acides, se fixent en formant des esters:

conformément à l’orientation de Markovnikov.

La réaction de l’acide nitrique conduit à des mélanges qui résultent de l’addition du nucléophile nitrate NO3- et du nucléophile H2O sur l’intermédiaire cationique, et de l’élimination d’un proton de cet intermédiaire (réactions 12).

Les acides hypohalogéneux, notamment l’acide hypochloreux ClOH, réagissent conformément à la règle générale, compte tenu de la polarisation de leur molécule. La réaction 13, mettant en œuvre le propylène, est encore pratiquée industriellement en vue de la fabrication de l’oxyde de propylène.

Halogènes

En solvant polaire et en l’absence d’initiateur de réactions radicalaires, le chlore, le brome et l’iode s’additionnent sur les alcènes. La molécule électrophile d’halogène forme avec l’alcène un complexe halogénonium que l’ion halogénure nucléophile attaque dans une stéréochimie trans (réaction 14). Les acides de Lewis (AlCl3, FeCl3) catalysent cette réaction en augmentant le caractère électrophile de l’halogène.

L’addition de l’halogène mixte ICl est rapide et totale et est utilisée dans le dosage des liaisons doubles.

Hydratation

La réaction de l’eau sur les alcènes est catalysée par les acides forts dès la température ordinaire. Elle est utilisée industriellement pour la préparation d’éthanol à partir de l’éthylène et d’isopropanol à partir du propylène:

La séparation des butènes isomères de la coupe C4 de vapocraquage du naphta peut être réalisée en mettant à profit la plus grande réactivité nucléophile de l’isobutène par rapport aux butènes normaux (réactions 15).

Époxydation

Les peracides et les hydroperoxydes, en présence de catalyseurs tels que les naphténates de Mo, V, Ti, cèdent un atome d’oxygène aux alcènes pour former un peroxyde. La réaction est pratiquée industriellement sur le propylène dans des unités de 150 000 t/an d’oxyde de propylène, en utilisant l’hydroperoxyde de tertiobutyle qui se retrouve comme coproduit sous forme de tertiobutanol, utilisé comme additif des essences sans plomb. Le 1,2-époxylpropane ou oxyde de propylène est essentiellement transformé en polypropylène glycol, en vue de la préparation des polyuréthannes (polyaddition de diisocyanates), matières plastiques aux usages très diversifiés.

L’éthylène subit l’époxydation par l’oxygène, en présence de catalyseur à l’argent, à 300 0C sous 10 bars: l’époxyéthane résultant ou oxyde d’éthylène est un produit important de l’industrie chimique de base. Il sert en particulier à la fabrication du glycol par hydratation, des éthers de glycol par alcoolyse, des éthanolamines par ammonolyse et des polyéthylèneglycols par polyaddition.

L’addition de l’eau oxygénée, catalysée par le tétroxyde d’osmium, ou de l’acide permanganique, conduit aux glycols cis alors que l’hydrolyse des époxydes donne les isomères trans .

Ozonation

Une réaction importante pour l’identification structurale des alcènes est l’ozonation réalisée par action de l’ozone O3, suivie de l’hydrolyse réductrice ou oxydante de l’ozonide formé: les deux fragments oxygénés obtenus présentent les squelettes carbonés des deux parties de la chaîne de l’alcène réunies par la double liaison.

Alkylation

Certains alcanes ramifiés s’additionnent sur les alcènes, eux-mêmes ramifiés, en présence de catalyseurs acides [cf. ALCANES]. L’industrie du raffinage pratique cette réaction en alkylant l’isobutène par des alcanes tertiaires.

Les alcènes, en présence de catalyseurs acides (H2SO4, H3PO4, AlCl3, BF3), additionnent les aromatiques en donnant des alkylaromatiques; industriellement, l’éthylène s’associe au benzène pour donner l’éthylbenzène qui, par déshydrogénation catalytique, produit le styrène monomère tandis que l’addition du benzène sur le propylène donne l’isopropylbenzène ou cumène qui, par oxydation, conduit au phénol et à l’acétone:

Hydroformylation

Le mélange CO + H2, appelé gaz de synthèse, s’additionne sur les oléfines en présence de cobalt carbonyle sous l’action de la température (100 0C) et de la pression (150 bars), en donnant un mélange d’aldéhydes. Cette réaction, appelée réaction OXO, est utilisée industriellement pour la fabrication d’aldéhydes et des alcools primaires résultant de leur réduction:

La même réaction, réalisée en présence d’eau, conduit aux acides carboxyliques et, en présence d’alcools, à leurs esters.

Hydroboration

Le diborane B2H6 et le borane BH3 formés in situ (NaBH4 + CH3CO2H) s’additionnent sur les alcènes avec l’orientation prévue par la règle de Markovnikov: le bore, électrophile, se porte sur l’atome de carbone le plus hydrogéné de la double liaison et l’hydrogène, hydrure nucléophile, sur l’atome de carbone le plus substitué. Le trialkylborane formé peut être oxydé par l’eau oxygénée en trialkylborate, hydrolysable en alcool.

Polymérisation

Les 1,2-alcènes (a-oléfines) subissent, sous l’action de catalyseurs appropriés, une polyaddition conduisant aux polyoléfines, matériaux plastiques très importants.

L’éthylène est ainsi polymérisé, par voie radicalaire, sous l’action d’un initiateur radicalaire tel que l’oxygène 0,05 p. 100 et sous forte pression de l’ordre de 1 000-2 000 bars à 200 0C, en un polyéthylène de basse densité ou, par voie de catalyse organométallique avec un catalyseur hétérogène à base de TiCl3 et (C2H5)2ClAl, à température et pression ordinaires selon le procédé de Ziegler-Natta, soit en solution dans un hydrocarbure, soit en phase gazeuse, en un polyéthylène de haute densité, de propriétés techniques très intéressantes. Le propylène, dans les mêmes conditions (Ziegler-Natta), donne un polypropylène isotactique utilisé dans la fabrication de fibres et de films.

Les organoaluminiques Al(C2H5)3 s’additionnent sur l’éthylène à 100 0C et sous pression de 100 bars en formant des trialkylaluminiums à chaînes saturées et linéaires de longueur moyenne de 10 à 20 atomes de carbone, et qui, par chauffage vers 250 0C, subissent l’élimination d’alcènes terminaux oligomères ou alfènes, très utiles comme matières intermédiaires pour les détergents biodégradables et les plastifiants:

La copolymérisation d’a-oléfines diverses conduit, industriellement, à des matériaux de performances variées (élastomères, matériaux plastiques).

Isomérisation

Sous l’action des bases fortes telles que le tertiobutylate de potassium en présence de diméthylsulfoxyde, la double liaison des alcènes se déplace réversiblement sur la chaîne carbonée en formant des isomères en équilibre thermodynamique.

Métathèse

Sous l’action de catalyseurs spécifiques, à base de tungstène ou de molybdène, les oléfines subissent une réaction réversible d’échange de groupes alkylidène. Celle-ci, appelée métathèse, est appliquée industriellement à la transformation d’oléfines à double liaison interne en a-oléfines plus courtes par réaction avec l’éthylène.

Déshydrogénation

Sous l’action de la température (650 0C) et en présence de catalyseurs spécifiques (Fe2O3-Cr2O3), les 1- et 2-butènes, en mélange avec un important volant de vapeur d’eau, subissent une déshydrogénation en 1,3-butadiène dont c’est une préparation industrielle.

 

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